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Graves inquiétudes pour des élections libres et équitables au Zimbabwe

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JEREMY MAGGS : Le 23 août, les Zimbabwéens se rendront aux urnes et Human Rights Watch a passé quinze jours au Zimbabwe en avril de cette année et a constaté que les droits essentiels à l’élection du pays, tels que la liberté d’expression, d’association et de réunion, sont tous menacés. Plus de détails maintenant sur cette histoire importante.

Le chercheur Idriss Nassah me rejoint sur Moneyweb@Midday. Idriss, tout d’abord, sur la base de vos conclusions, comment décririez-vous l’état actuel de la liberté au Zimbabwe, en particulier dans cette période importante qui précède les prochaines élections ?

IDRISS NASSAH : Merci beaucoup de m’accueillir. Human Rights Watch a passé un certain temps en avril et en mai au Zimbabwe, pour étudier l’environnement dans la perspective de cette élection très importante. Ce que nous avons constaté, c’est que l’environnement ne se prête pas très bien à la tenue d’élections que l’on pourrait qualifier de crédibles, de libres et d’équitables pour diverses raisons, y compris ce que vous venez d’exprimer plus tôt au sujet de la liberté d’expression, de la capacité de l’opposition à se mobiliser librement, de la liberté d’association, de l’utilisation de lois restrictives à l’encontre des opposants politiques.

Il y a aussi la menace de la violence et de l’intimidation. Nous pouvons donc dire que le climat d’intimidation et de répression est très répandu, ce qui n’indique pas que les autorités du Zimbabwe sont prêtes à organiser des élections libres, équitables et crédibles.

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JEREMY MAGGS : Dans cette longue liste de préoccupations, y a-t-il un problème spécifique qui vous inquiète le plus ?

IDRISS NASSAH : Je pense qu’il y a toute une série de problèmes, chacun d’entre eux étant essentiel à la tenue d’élections libres, équitables et crédibles. Il y a le régime restrictif qui est en place actuellement, y compris les lois répressives qui ont été promulguées en vue de cette élection, ce qui a pour effet de restreindre les droits des citoyens à s’exprimer librement et à s’engager librement dans les activités politiques de leur choix.

Il y a également la détention et l’arrestation arbitraires, ainsi que la condamnation, parfois sur la base d’accusations très minces, de personnalités de l’opposition, ce qui a pour effet de faire réfléchir les gens à deux fois avant qu’ils ne s’engagent dans une activité politique libre.

Il y a aussi le comportement de la police, qui est un autre problème, le comportement très partisan de la police de la République du Zimbabwe [ZRP] en perturbant et en interdisant les réunions de l’opposition. C’est une grande source d’inquiétude.

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Le rôle de la Commission électorale du Zimbabwe est également important. [ZEC]Selon la loi, la Commission électorale du Zimbabwe doit être un arbitre équitable, impartial et indépendant du parti au pouvoir ou de tout autre intérêt. Mais au Zimbabwe, la Commission électorale du Zimbabwe a un problème de perception parce qu’elle est perçue comme étant contrôlée ou dirigée par des personnes partisanes et dont la crédibilité est remise en question.

JEREMY MAGGS : Idriss, ces préoccupations s’étendent-elles à l’ensemble du pays ou y a-t-il des zones géographiques spécifiques ?

IDRISS NASSAH : Les préoccupations concernent l’ensemble du pays, et nous avons des cas dans tout le pays où l’opposition n’est pas en mesure de se mobiliser librement, d’organiser des réunions de campagne, de tenir des rassemblements. Je citerai quelques exemples. En janvier de cette année, des militants de l’opposition se sont réunis dans un endroit appelé Murewa, à l’extérieur de Harare, des partisans âgés de l’opposition qui appartiennent à la principale opposition, la Coalition des citoyens pour le changement. [CCC]et ils ont été attaqués dans cette propriété par des membres présumés du Zanu-PF [Zimbabwe African National Union – Patriotic Front] qui les ont battus, agressés, et ont enregistré cette agression.

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Par ailleurs, dans une autre région du pays, à l’extérieur de Harare, il y a eu de nombreux cas de violence, y compris l’année dernière où un partisan de l’opposition a été poignardé et tué dans un endroit appelé Kwekwe, à l’extérieur de Harare. Lorsque nous avons effectué nos recherches, nous avons parlé à des militants des droits de l’homme, à plusieurs avocats et à des ONG qui ne peuvent pas non plus se rendre dans les communautés rurales parce que celles-ci ont été déclarées zones interdites à l’opposition.

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Il y a aussi le rôle des chefs traditionnels du Zimbabwe qui contrôlent principalement de vastes zones rurales où vit encore la majorité des Zimbabwéens. Beaucoup de ces chefs traditionnels, et cela a été rendu public par le vice-président du Zanu-PF, M. Kembo Mohadi, qui a déclaré qu’ils avaient conclu un accord avec les chefs traditionnels, premièrement, pour ne pas permettre la pénétration de l’opposition dans les zones rurales.

Deuxièmement, ces chefs traditionnels allaient réquisitionner des personnes sous leur autorité pour procéder à ce qu’ils appellent le vote par commandement, où le chef traditionnel de la région va diriger les personnes sous leur autorité vers un bureau de vote et les surveiller pendant qu’elles votent. Il s’agit donc d’intimidation, et ce dans tout le pays.

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En outre, lorsque l’opposition n’est pas en mesure de se mobiliser librement, de faire campagne et de tenir des réunions, cela se produit dans tout le pays. Nos recherches ont révélé qu’entre janvier et avril-mai, environ 63 rassemblements de l’opposition ont été soit interdits par la police, soit perturbés par des agents de l’État ou des personnes liées au parti au pouvoir. C’est le cas dans tout le pays.

JEREMY MAGGS : Compte tenu de cette évaluation très préoccupante, pensez-vous que le gouvernement zimbabwéen est prêt à remplir ses obligations en vertu du droit national, régional et international pour organiser des élections libres et équitables ?

IDRISS NASSAH : La crédibilité des élections zimbabwéennes sera donc mesurée à l’aune des normes établies par la Charte de l’Union africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance, ainsi que par la Charte de la SADC sur la démocratie, les élections et la gouvernance. [Southern Africa Development Community] régissant les élections démocratiques.

En vertu de ces principes, le Zimbabwe est censé observer et respecter la pleine participation de ses citoyens au processus politique. Le Zimbabwe doit donc garantir la liberté d’expression et d’association, la tolérance politique. Tous les partis politiques doivent avoir les mêmes possibilités d’évaluer les médias d’État.

L’indépendance du pouvoir judiciaire, de la Commission électorale et d’autres institutions doit être garantie. L’éducation des électeurs doit être gratuite. Malheureusement, nos recherches nous ont permis de constater que l’environnement restrictif du Zimbabwe ne répond pas aux normes fixées par l’Union africaine et la SADC.

JEREMY MAGGS : Idriss Nassah, merci beaucoup de m’avoir rejoint.

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