Le Royaume-Uni reste la seule grande économie riche à enregistrer une croissance négative cette année, malgré une amélioration des perspectives de croissance, selon de nouvelles prévisions internationales.
Les projections de l’Organisation pour la coordination et le développement économique (OCDE) montrent que l’économie britannique sera une exception parmi les pays riches avec une contraction annuelle de la croissance de 0,2 pour cent cette année.
C’est 0,2 point de pourcentage de mieux que les dernières prévisions de l’OCDE en novembre, mais cela reste la pire performance parmi les pays les plus riches.
Les prévisions de l’OCDE correspondent aux projections actualisées de l’Office for Budget Responsibility (OBR), qui a déclaré cette semaine que l’économie éviterait de justesse une récession technique cette année, définie comme deux trimestres de croissance négative. L’amélioration des perspectives est due à la baisse des prix de l’énergie et à la bonne tenue du moral des consommateurs et des entreprises cette année. Selon les prévisions de l’OCDE, l’économie connaîtra une reprise « modérée » de 0,9 % l’année prochaine.
L’Allemagne, qui devait être l’économie la moins performante de la zone euro, enregistrera désormais une croissance positive de 0,3 pour cent au lieu d’une contraction de 0,3 pour cent, selon l’OCDE, qui a également revu à la hausse ses projections pour l’Italie, l’Espagne et la France. La zone de la monnaie unique devrait enregistrer une croissance annuelle de 0,8 % cette année et la croissance mondiale passer de 3,2 % en 2022 à 2,6 %.
Les États-Unis, la plus grande économie du monde, enregistreront une croissance de 1,5 pour cent cette année, soit 0,5 point de pourcentage de mieux que les dernières prévisions, avant de ralentir à une croissance de 0,9 pour cent en 2024, en partie en raison d’un resserrement monétaire agressif de la part de la Réserve fédérale américaine.
L’inflation globale au Royaume-Uni devrait atteindre une moyenne de 6,7 % cette année, en ligne avec des pays comme l’Allemagne et l’Italie. L’OBR s’attend à ce que l’inflation des prix à la consommation tombe à 2,9 % d’ici la fin de l’année.
L’OCDE a déclaré que la croissance de l’économie mondiale resterait inférieure aux tendances antérieures à la pandémie, mais que la baisse de l’inflation donnerait cette année un coup de pouce plus important que prévu aux revenus. « L’amélioration des perspectives reste fragile. « Les risques sont un peu mieux équilibrés mais restent orientés à la baisse. L’incertitude quant à l’évolution de la guerre en Ukraine et à ses conséquences plus larges est une préoccupation majeure. »
Dans un contexte d’inquiétude sur la stabilité financière mondiale suite à l’effondrement de trois banques américaines cette semaine, le rapport avertit que de nouvelles hausses des taux d’intérêt pourraient « continuer à exposer les vulnérabilités financières » sur les marchés.
Les problèmes rencontrés par certaines parties du système financier au cours des derniers mois, notamment la crise des fonds de pension au Royaume-Uni, obligeront les banques centrales à communiquer clairement sur la réduction de leurs bilans afin de minimiser le risque de contagion, selon l’OCDE.
« Des taux d’intérêt plus élevés pourraient également avoir des effets plus importants que prévu sur la croissance économique, en particulier s’ils révèlent des vulnérabilités financières sous-jacentes. Alors que le refroidissement des marchés en surchauffe, y compris les marchés immobiliers, et la réévaluation des portefeuilles financiers sont des canaux habituels par lesquels la politique monétaire prend effet, l’impact complet des taux d’intérêt plus élevés est difficile à évaluer. »
James Hunt, le chancelier, a déclaré : « L’économie britannique s’est avérée plus résistante que beaucoup ne le pensaient, dépassant de nombreuses prévisions pour devenir l’année dernière l’économie à la croissance la plus rapide du G7, et elle est sur la bonne voie pour éviter la récession.
« En début de semaine, j’ai présenté un plan visant à faire croître l’économie en libérant les investissements des entreprises et en aidant davantage de personnes à trouver un emploi, tout en prolongeant notre importante aide aux factures d’énergie pour faire face à la hausse des prix, rendue possible par notre taxe exceptionnelle sur les bénéfices de l’énergie ».
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