Le gouvernement a annoncé que la décision d’avancer ou non la date de relèvement de l’âge de la retraite à 68 ans a été reportée après les prochaines élections générales.
En réponse à un examen du financement du système de retraite britannique, le secrétaire au travail et aux pensions, Mel Stride, a déclaré jeudi aux députés que ce n’était pas le moment de procéder à ce changement.
Selon les plans actuels, l’âge de la pension d’État de 66 ans devrait passer à 67 ans de manière progressive entre 2026 et 2028, puis à 68 ans entre 2044 et 2046, ce qui concernera les personnes nées après avril 1977.
En 2017, le gouvernement a proposé d’avancer cette dernière date à la fin des années 2030, ce qui obligerait des millions de personnes nées au début des années 1970, qui espéraient prendre leur retraite à 67 ans, à attendre un an de plus.
En janvier, des rapports ont affirmé que les ministres prévoyaient d’avancer cette augmentation à 2035 – affectant les personnes âgées de 54 ans ou moins aujourd’hui – en réponse au lobbying du Trésor qui espérait économiser des milliards de livres sterling en paiements de pensions d’État.
Toutefois, des élections générales étant prévues à l’automne prochain, les ministres craignaient une réaction négative de la part des électeurs d’âge moyen. Les émeutes qui ont éclaté en France à la suite d’un projet de relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans ont également effrayé les responsables britanniques favorables à ces changements.
Stride a déclaré aux députés que la baisse de l’espérance de vie avait fait baisser le coût annuel probable de la pension d’État au cours des 30 prochaines années, et que son ministère procéderait donc à une nouvelle évaluation pour envisager l’augmentation dans les deux ans suivant le début de la prochaine législature.
Il a déclaré : « Étant donné le niveau d’incertitude concernant les données sur l’espérance de vie, les marchés du travail et les finances publiques, et l’importance de ces décisions sur la vie de millions de personnes, je suis conscient qu’une décision différente pourrait être appropriée une fois que ces facteurs seront plus clairs. »
Une pension d’État complète rapporte aux bénéficiaires 9 627,80 livres sterling par an. Elle doit augmenter de 10,1 % en avril, après que le gouvernement a confirmé qu’un triple verrouillage – qui lie l’augmentation aux revenus, à l’inflation ou à un minimum de 2,5 % – s’appliquerait, conduisant à une augmentation conforme au chiffre de septembre dernier pour la hausse des prix.
La loi impose au gouvernement d’examiner tous les six ans l’impact des changements de l’espérance de vie et des paiements de l’assurance nationale (NI) sur le système de retraite.
Lady Neville-Rolfe, membre du parti conservateur, a dirigé l’étude visant à déterminer comment maintenir l’objectif du gouvernement de veiller à ce que personne ne passe plus d’un tiers de sa vie d’adulte à la retraite. Cette étude a été achevée en septembre dernier, mais le gouvernement ne l’a pas encore publiée. Une étude distincte menée par l’actuaire du gouvernement examine les dernières données relatives à l’espérance de vie.
Alors que les cotisations au régime national ont augmenté ces dernières années, notamment de la part des employeurs, l’espérance de vie ne devrait plus progresser aussi rapidement que prévu.
L’organisation caritative Independent Age a déclaré que ses recherches montraient que les changements précédents de l’âge de la retraite avaient entraîné une augmentation de la pauvreté parmi les groupes concernés. « L’avancement de l’âge de la retraite à 68 ans aurait entraîné une augmentation du nombre de personnes ayant des difficultés financières au milieu de la soixantaine et au-delà », a déclaré l’organisation.
Ros Altmann, experte indépendante en matière de pensions, a déclaré qu’il serait erroné d’aller de l’avant alors que l’augmentation de l’espérance de vie a ralenti, voire s’est inversée, et que d’énormes différences subsistent en matière d’espérance de vie en bonne santé.
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