La Russie respecte enfin pleinement son engagement avec l’OPEP+ à réduire sa production de pétrole, comme le montrent enfin les deux indicateurs les plus suivis du pays : les exportations par voie maritime et le traitement du pétrole brut domestique. Le mois dernier, une quantité plus importante de pétrole brut a été livrée aux raffineries russes, mais les exportations par mer ont chuté encore plus. Le volume combiné de ces deux flux cruciaux s’est élevé à près de 8,6 millions de barils par jour, soit près de 490 000 barils de moins par rapport aux niveaux de février, correspondant ainsi à la réduction de la production annoncée par la Russie. Les flux quotidiens moyens de pétrole depuis les ports russes ont chuté à 2,98 millions de barils par jour au cours des quatre semaines se terminant le 30 juillet, le niveau le plus bas depuis l’hiver, selon les informations de suivi des navires surveillées par Bloomberg et d’autres sources. Dans le même temps, les raffineries du pays ont augmenté leurs taux de traitement à environ 5,62 millions de barils par jour du 1er au 26 juillet, le plus haut niveau depuis mars. Les calculs de Bloomberg n’incluent pas les données sur les exportations de pétrole russe par pipeline et par chemin de fer ni les approvisionnements des stocks du pays, qui peuvent également avoir une incidence sur le chiffre de la production totale du mois de juillet et sur le respect de l’engagement de réduction de la production. La conformité apparente de la Russie à son engagement intervient alors que ses partenaires de l’OPEP ont enregistré la plus forte baisse de production depuis les coupes historiques de 2020 effectuées pendant la pandémie de coronavirus. La production de l’OPEP a chuté de 900 000 barils par jour le mois dernier pour atteindre en moyenne 27,79 millions de barils par jour, selon une enquête Bloomberg. L’Arabie saoudite, leader de facto du groupe, a respecté la grande majorité de la réduction volontaire supplémentaire d’un million de barils par jour qu’elle avait promis de faire pour équilibrer le marché, indique l’enquête. Les prix du pétrole brut ont augmenté de 14 % à Londres le mois dernier, dépassant les 85 dollars le baril. La détérioration des marges de raffinage à partir de septembre, ainsi que les travaux de maintenance saisonniers, pourraient obliger les entreprises russes à réduire à nouveau leurs taux de traitement du pétrole brut et à augmenter leurs exportations par mer.
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