Ford a rencontré quelques obstacles en essayant de transformer une entreprise centenaire en un géant de la voiture électrique.
Mais alors que le PDG Jim Farley pousse le géant de l’automobile à rivaliser avec Tesla d’Elon Musk et BYD de la Chine, il affirme avoir trouvé le secret du succès, et c’est étonnamment basique.
« J’ai découvert que les personnes qui achètent des véhicules électriques veulent simplement des produits vraiment excellents », a déclaré Farley lors d’un événement mercredi. « Ils ne veulent pas de projets scientifiques, ils veulent des produits vraiment excellents ».
Lors d’une conversation avec le PDG d’Uber, Dara Khosrowshahi, lors de l’événement « The Lean Mindset » de General Electric à New York, Farley a rappelé avoir abandonné la conception initiale de la Mustang Mach-E en 2017 après avoir vu le projet et pensé qu’il ressemblait trop à une Toyota Prius, un design qu’il a qualifié de « blague ».
« Je l’ai vu et je me suis dit, non », a déclaré Farley. « Nous devons nous appuyer sur ce que nous savons vraiment faire, comme les Mustangs et les pick-up ».
La décision semble avoir porté ses fruits : en août, les ventes de la Mustang Mach-E ont augmenté de 61 % par rapport à l’année précédente, ce qui en fait le deuxième SUV électrique le plus vendu aux États-Unis, derrière le Model Y de Tesla, selon Electrek.
Cependant, la transition vers un avenir électrique s’avère être un pari coûteux.
En juillet, Ford a prédit que sa division des véhicules électriques, baptisée Ford Model e, perdrait 4,5 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 50 % par rapport aux pertes prévues précédemment en mars.
La recharge des voitures n’est pas non plus facile, comme l’a vécu Farley lui-même lors d’un essai récent d’un F-150 Lightning sur la route 66.
Après avoir attendu 40 minutes pour que son chargeur à basse vitesse charge sa batterie à 40 %, le PDG a admis dans une vidéo publiée sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, que le processus « assez difficile » était un « excellent rappel de la réalité ».
À partir de ce printemps, la vitesse de charge devrait s’améliorer, car les conducteurs de Ford et GM pourront utiliser le réseau Supercharger de Tesla, grâce à un nouveau partenariat annoncé en juin.
Concurrencer Tesla, et lui-même
Farley compare les premiers véhicules électriques de Ford à des « produits du premier round dans un match de neuf rounds ». Il affirme que la prochaine phase de développement a nécessité que l’entreprise s’appuie sur les principes de kaizen, le modèle japonais d’amélioration continue popularisé par Toyota, concurrent de Ford et ancien employeur de Farley.
« Nous avons véritablement dû révolutionner l’ingénierie du produit pour simplifier et réduire les coûts », a expliqué Farley, rappelant la restructuration de l’entreprise l’année dernière.
Pour s’adapter à un paysage automobile en évolution, Farley a scindé l’entreprise en trois unités : Ford Model e, axé sur l’avenir de l’électrique ; Ford Blue, axé sur les moteurs à combustion interne ; et Ford Pro, la branche commerciale existante.
« Je n’ai pas le temps d’apprendre aux spécialistes des moteurs à combustion interne tout ce qu’ils doivent savoir sur les véhicules électriques et l’architecture de véhicule intégrée numérique », a expliqué Farley. « J’ai dû mettre en place une organisation presque concurrente qui dépend les unes des autres ».
Farley attribue cette décision à une réduction des coûts de fabrication et de la chaîne d’approvisionnement de Ford « pour que je puisse rivaliser lorsque Tesla réduit son prix de 20 000 dollars, ce qu’ils ont fait récemment ».
Alors que le géant de l’automobile peaufine encore sa gamme de véhicules électriques de deuxième génération, Farley affirme que l’évolution de la mentalité de l’entreprise l’aide sur ce chemin.
« Parfois, le kaizen signifie de petites améliorations quotidiennes, et parfois le kaizen signifie réécrire complètement votre approche de l’ingénierie », a-t-il déclaré.
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