On s’attend à une baisse de 20% du nombre de maisons achetées et vendues cette année, le chiffre le plus bas depuis plus d’une décennie, en raison des prêts hypothécaires plus chers et de la hausse du coût de la vie qui ont paralysé le marché immobilier britannique.
Zoopla, le site immobilier, prévoit qu’il y aura 1 million de transactions cette année, soit une baisse de 21% par rapport à l’année dernière et le chiffre le plus bas depuis 2012.
La baisse sera due à une chute du nombre d’achats hypothécaires. Alors que le nombre d’acheteurs au comptant devrait rester similaire à celui de l’année dernière, Zoopla prévoit une baisse de 28% du nombre de ventes aux acheteurs nécessitant un prêt hypothécaire.
Les transactions d’investissement locatif, qui représentent généralement environ 8% de toutes les ventes, devraient également diminuer cette année. Richard Donnell, directeur exécutif de la recherche chez Zoopla, a déclaré que l’économie de la location d’appartements et de maisons était “soumise à une pression due aux taux hypothécaires plus élevés”. Il a calculé que les investisseurs en location dans le sud de l’Angleterre “doivent injecter 40% à 50% de la valeur de la propriété en fonds propres pour que les chiffres soient viables”.
Des données séparées de UK Finance soutiennent les prévisions de Zoopla. Les achats de primo-accédants et de déménageurs ont baissé respectivement de 28% et de 30% entre avril et juin par rapport à la même période de l’année précédente. L’association professionnelle a constaté que la marge de manoeuvre des propriétaires entre les taux qu’ils pouvaient se permettre et ce qu’ils payaient s’est rétrécie à mesure que leurs anciens accords arrivaient à échéance. Cet écart est passé d’environ 5,5 points de pourcentage à seulement 2 points en juin, contrebalancant ainsi les prévisions de Zoopla.
Les signes supplémentaires que 2023 sera une année lente s’ajouteront aux soucis des agents immobiliers, qui ont gagné plus d’argent au cours des années de la pandémie que depuis la crise financière, grâce aux “courses à l’espace” provoquées par le confinement et les vacances fiscales sur les droits de timbre, qui ont entraîné une hausse de la demande. Dans cette féroce concurrence pour les logements, les prix ont également fortement augmenté.
Cependant, la croissance des prix a ralenti en 2023 et Zoopla estime que les prix des maisons au Royaume-Uni sont en moyenne seulement 0,1% plus élevés maintenant qu’en août 2022.
Ceci marque la plus faible inflation des prix des maisons enregistrée par Zoopla depuis 2012. Les prix en Écosse, qui ont augmenté de 1,7% d’une année sur l’autre, se maintiennent mieux qu’ailleurs dans le pays, tandis que Londres est le pire performer, avec une baisse de 1% des prix au cours de l’année dernière.
Donnell a déclaré qu’il y avait une “clairère division nord-sud” dans les données, qu’il attribue au fait que les acheteurs du sud ont généralement besoin de prêts hypothécaires plus importants, qui sont maintenant beaucoup plus chers à rembourser chaque mois.
En moyenne, il est maintenant 10% moins cher pour un primo-accédant de louer plutôt que d’acheter, malgré des loyers ayant atteint des records ces derniers mois. Cependant, les données de Zoopla montrent que dans les six régions avec les prix de l’immobilier les plus bas – toutes situées dans le nord de l’Angleterre, en Écosse, en Irlande du Nord et au pays de Galles – il est toujours moins cher d’acheter que de louer.
Malgré la hausse des coûts hypothécaires au cours des 12 derniers mois, l’accessibilité – mesurée par le rapport entre les prix des maisons et les revenus – est meilleure de 7% par rapport à l’année précédente, car les salaires moyens plus élevés ont compensé les prix plus bas.
Zoopla prévoit une amélioration de 10% de l’accessibilité en 2023 d’ici la fin de l’année, à quel moment le rapport entre le prix moyen des maisons et les revenus devrait revenir à 6,3 fois, conformément à la moyenne à long terme, contre 6,9 fois l’année dernière.
“En regardant vers l’avenir, nous restons plus optimistes quant aux volumes de ventes qu’à la croissance des prix des maisons”, a déclaré Donnell.
Il a ajouté: “Une plus grande flexibilité du travail, les tendances démographiques liées au vieillissement de la population, un marché du travail solide et une forte immigration soutiendront les mouvements et les ventes au cours des deux à trois prochaines années.”
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