Jaguar Land Rover (JLR) et Wykes Engineering s’associent pour développer ce qui sera, selon eux, l’un des plus grands systèmes de stockage d’énergie du Royaume-Uni, fabriqué à partir de vieilles batteries de voitures électriques.
Les deux entreprises ont annoncé aujourd’hui que JLR s’apprête à fournir des batteries de seconde vie initialement utilisées pour ses véhicules électriques Jaguar I-PACE au spécialiste des technologies renouvelables Wykes Engineering, qui prévoit ensuite d’intégrer ces batteries dans un système de stockage d’énergie situé dans un parc d’énergies renouvelables dans le Northamptonshire.
Le système de stockage d’énergie sera réparti sur trois sites du parc d’énergies renouvelables Chelveston, appartenant à Wykes, qui dispose de plus de 85 MW de capacité de production éolienne et solaire sur place. Selon JLR, le parc est capable de produire 175 000 MWh d’électricité par an, soit suffisamment pour alimenter plus de 60 000 foyers de la région.
Les batteries destinées à l’installation proposée proviennent de véhicules de test et de prototypes, JLR espérant fournir suffisamment de batteries pour stocker 7,5 MWh d’énergie – soit suffisamment pour alimenter 750 foyers pendant une journée – d’ici la fin de 2023.
D’après JLR, les batteries sont simplement retirées de la Jaguar I-PACE et placées dans des racks dans des conteneurs sur place, chaque système pouvant contenir jusqu’à 30 unités d’occasion et stocker jusqu’à 2,5 MWh d’énergie à pleine capacité.
De plus, chaque système est relié à un onduleur avancé pour maximiser l’efficacité et gérer l’énergie, et est capable de fournir directement de l’électricité au réseau pendant les heures de pointe, en plus de puiser de l’énergie dans le réseau pendant les heures creuses pour un usage ultérieur.
JLR affirme que ses batteries de véhicules électriques en seconde vie peuvent encore être utilisées dans des situations à faible consommation, même lorsque leurs performances sont inférieures aux exigences strictes d’un véhicule électrique, ce qui laisse généralement une batterie avec 80 % de sa capacité d’origine.
Cependant, une fois que la durée de vie de la batterie est inférieure au niveau requis pour ces cas d’utilisation en seconde vie, JLR prévoit de recycler les batteries pour récupérer les matières premières en vue d’une réutilisation.
Le partenariat vise à soutenir les efforts de l’économie circulaire de JLR ainsi que son ambition de parvenir à zéro émission nette d’ici 2039, selon François Dossa, directeur exécutif de la stratégie et du développement durable du constructeur automobile.
« Notre approche en matière de durabilité couvre toute la chaîne de valeur de nos véhicules, y compris la circularité des batteries de VE », explique Dossa. « Nos batteries de VE sont conçues selon les normes les plus élevées et ce projet innovant, en collaboration avec Wykes Engineering, prouve qu’elles peuvent être réutilisées en toute sécurité dans le secteur de l’énergie pour augmenter les opportunités d’énergie renouvelable. L’utilisation de la capacité résiduelle de 70 à 80 % dans les batteries de VE, avant d’être recyclées, démontre une pleine adoption des principes de circularité.
« En travaillant avec des partenaires de premier plan de l’industrie, nous développons un écosystème complet de VE, des batteries à la recharge, pour soutenir notre transformation vers zéro émission nette. »
D’après une recherche de McKinsey & Company, l’approvisionnement en batteries de seconde vie pour les applications stationnaires, telles que le stockage de l’énergie renouvelable, pourrait dépasser les 200 gigawatt-heures par an d’ici 2030, créant plus de 30 milliards de dollars de valeur économique à l’échelle mondiale.
David Wykes, directeur général de Wykes Engineering, a ajouté que le partenariat avec JLR pourrait fournir une solution à des problèmes potentiels de capacité coûteuse du réseau électrique.
« L’un des principaux avantages du système que nous avons mis au point est que les conteneurs sont connectés au réseau de telle manière qu’ils peuvent absorber l’énergie solaire, qui pourrait autrement être perdue lorsque le réseau atteint sa capacité maximale », a-t-il déclaré. « Cet excès d’énergie peut maintenant être stocké dans les batteries de seconde vie de l’I-PACE et est rejeté ultérieurement. Cela nous permet de « surdimensionner » le parc solaire et de maximiser la quantité d’énergie que nous produisons pour la surface de terre que nous utilisons. »
Cette annonce fait suite à celle du mois dernier selon laquelle la société mère de JLR, Tata Group, envisage de construire une gigafactory phare de 4 milliards de livres sterling au Royaume-Uni, sa première usine de batteries en dehors de l’Inde, après des mois de négociations avec le gouvernement pour obtenir un important soutien financier.
La nouvelle usine de batteries serait située dans le Somerset et devrait créer environ 4 000 emplois au Royaume-Uni, ainsi que des milliers d’autres dans sa chaîne d’approvisionnement, ce qui apporterait un soutien majeur à l’industrie britannique émergente de la fabrication de VE.
Le constructeur automobile a également récemment annoncé son intention d’investir 15 milliards de livres sterling au cours des cinq prochaines années pour développer son offre de véhicules électriques, notamment par le biais de la production de ses nouveaux modèles entièrement électriques Jaguar et Range Rover sur des sites de production au Royaume-Uni.
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