Amazon investit jusqu’à 4 milliards de dollars dans Anthropic. Il s’agit de la dernière d’une série d’alliances entre de grandes entreprises technologiques et des start-ups spécialisées dans l’intelligence artificielle, alors que le battage médiatique autour de la technologie de l’IA générative s’accélère.
L’accord fait d’Amazon le fournisseur de services en nuage pour les “charges de travail critiques” d’Anthropic, a déclaré la société dans un communiqué, tandis que le personnel et les clients d’Amazon auront un accès prioritaire à la technologie d’Anthropic.
Anthropic aura ainsi accès à une infrastructure de calcul de premier plan, sous la forme de puces d’IA avancées d’Amazon, a déclaré un porte-parole, qui sera utilisée en complément des solutions existantes pour la formation et le déploiement des modèles.
Le cloud, l’infrastructure qui gère et traite les données et les applications, est un élément crucial du développement de l’IA générative, qui repose sur de vastes quantités de stockage et de puissance de calcul.
Cette initiative est la pierre angulaire de la stratégie d’Amazon, qui souhaite aller de l’avant dans le domaine de l’IA grâce à son puissant réseau informatique. Depuis le début du mois d’août, la dernière version de Claude fait partie d’Amazon Bedrock, qui offre à des entreprises telles que Slack et Zoom différents modèles d’IA et systèmes de soutien.
Plus généralement, ce méga accord entre Amazon et la société Anthropic, âgée de deux ans, illustre le rythme effréné des changements dans le secteur.
Il fait écho à l’accord conclu entre Microsoft et le fabricant de ChatGPT OpenAI, un rival d’Anthropic, bien qu’il s’agisse d’un partenariat plus étroit. Microsoft a payé 10 milliards de dollars pour une participation de 49 % dans OpenAI, qui utilise exclusivement ses serveurs en nuage.
En 2014, Google a acquis Deepmind, une entreprise britannique de recherche artificielle de pointe, pour plus de 500 millions de dollars, mais il a également investi dans Anthropic et d’autres entreprises d’IA.
Anthropic, basée à San Francisco, a été fondée en 2021 par d’anciens chercheurs d’OpenAI et vise à construire des systèmes d’IA fiables et sûrs. Elle est à l’origine du chatbot “Claude”, que l’entreprise présente comme ayant un “haut degré de fiabilité et de prévisibilité”. Comme OpenAI, elle facture aux utilisateurs 20 dollars par mois pour l’option la plus avancée du robot.
L’entreprise insiste sur la sécurité et la “fiabilité” de son chatbot, car l’IA générative, qui peut créer de nouvelles images, du texte, du code ou des traductions lorsqu’on le lui demande, est sujette à des erreurs et à des préjugés, ce qui rend beaucoup de gens méfiants quant à son utilisation.
Les chatbots sont formés sur de grandes quantités de textes, ce qui leur permet de détecter des modèles de langage et de “prédire” des phrases à la manière d’un humain, ce qui donne l’impression de converser avec une autre personne, très bien informée.
Bien qu’elle n’ait que deux ans d’existence, Anthropic avait déjà levé, avant l’annonce d’Amazon, près de 1,5 milliard de dollars auprès de bailleurs de fonds prestigieux tels que Google, Salesforce, Zoom et Sam Bankman-Fried, le fondateur de l’entreprise de crypto-monnaie FTX qui s’est effondrée et qui est aujourd’hui poursuivi en justice pour fraude. Le dernier tour de table aurait valorisé l’entreprise à plus de 4 milliards de dollars.
Dans un premier temps, Amazon investira 1,25 milliard de dollars, somme qui pourra être augmentée de 2,75 milliards de dollars supplémentaires, mais on ne sait pas quel pourcentage de participation cela représente pour le géant de la technologie et il n’aura pas de siège au conseil d’administration.
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